Pour la culture – A propos

L’argot urbain francophone, ou le « parler le jeune », le « lexique du petit caillera », est encore trop perçu comme un langage propre aux jeunes des quartiers populaires. Cependant, il s’est progressivement inscrit comme une partie essentielle du langage français contemporain, en touchant générations et classes sociales.

Bien que certains de ces mots et expressions ne soient pas encore officiellement reconnus dans les dictionnaires, ils démontrent la contribution significative de la culture urbaine et du multiculturalisme à l’enrichissement de la langue française.

En effet, l’argot urbain a pris racine dans les banlieues, surtout dans les quartiers populaires. Il se caractérise par de nombreux emprunts linguistiques à d’autres cultures, mais aussi de l’argot français plus ancien. En transcendant les frontières géographiques et sociales, l’argot urbain démontre son influence dans tous les segments de la société.

D’autres cultures influencent le développement de ce phénomène : celle du hip-hop et celle d’Internet. De nos jours, ce sont des médiums capitaux dans sa diffusion et sa popularisation et souligne sa vivacité et sa richesse.

En somme, l’argot urbain incarne non seulement des expressions linguistiques, mais également un réseau et un phénomène culturel en perpétuelle mutation et crucial dans l’évolution et le rayonnement de l’identité linguistique francophone contemporaine.

Pour La Culture est née d’une volonté de valoriser et transmettre un langage, mon langage. L’argot urbain, relativement récent, apparaît avec l’émergence des banlieues et d’une culture hybride : la culture urbaine. Comme mentionné en introduction, cet argot est aujourd’hui ancré da la langue française. Cette langue n’est jamais figée : les mots apparaissent, disparaissent, évoluent, et l’argot urbain en est un parfait exemple.

Cette troisième version, à la forme moins complexe que les deux dernières, s’inscrit dans un format classique d’un dictionnaire. L’héritage de la culture urbaine se retranscrit par l’image tout en gardant une matérialité classique au livre.

Issu des quartiers populaires, l’argot urbain emprunte des mots et expressions à d’autres langues – arabe, soninké, wolof, anglais, espagnol, créole, entre autres – avant d’être diffusé par la jeunesse et l’essor des réseaux sociaux. Nouvel outil socio-culturel, on ne pourrait observer le phénomène de l’argot urbain sans eux.

Mon intention est de partager une partie de mon identité tout en célébrant la richesse de la culture urbaine. Déconstruire les préjugés entourant ce langage – et, plus largement, cette culture – est une démarche nécessaire.

Malgré les stéréotypes négatifs auxquels fait face la culture urbaine – qui englobe le hip-hop, l’argot urbain et, plus largement, l’ensemble des cultures diasporiques – contribue activement au rayonnement culturel de la France. On en a eu l’exemple concret avec l’export international du « wesh ». La scène urbaine s’impose sur de nombreux plans et confirme son influence et légitimité.

À travers ce dictionnaire numérique – qui accompagne une édition papier -, je choisis de mettre en lumière une infime partie de ce langage, toujours en évolution et destiné à devenir un jour familier à l’ensemble de la société. Les définitions spontanées de ces termes visent à conserver l’authenticité brut de l’argot urbain. En parallèle, la décision d’intégrer des mèmes pour illustrer les mots et expressions est de montrer que cette réflexion sur le langage s’étend à l’image. Les mèmes naissent avec Internet, ce sont ces images prises sur le vif, tirées de vidéos devenus des éléments culturels reconnaissables et qui traduisent un comportement face à une situation. Tout comme l’argot urbain, ils sont massivement diffusés, par les jeunes et grâce aux réseaux sociaux. C’est un nouveau langage, encore plus universel que la musique, qui se transforme constamment et qui s’intègre petit à petit dans nos cultures contemporaines.

Les mèmes appartiennent à la culture du partage sur Internet. Dans ce contexte, le droit d’auteur ne s’applique pas.